n'eût-il point fallu que nous nous tracassassions ?*
Vendredi soir, à l'école primaire, on a attaché des pagnes au tableau avec des aimants et bu du jus de banane. Les enfants avaient des cris de surprise en ouvrant la boîte, et nous des sourires de remuer tout ça. Et quand ils se sont mis à taper des mains, j'ai pensé que ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas chanté les chansons de là-bas. En sortant j'ai couru pour attraper le bus, et envoyé un texto à C. pour lui raconter.
(Tout me paraît déjà si loin)
Puis il y a eu trop d'heures sur de la grammaire ou de la civilisation, mélange de langues et de genres, version de latin et déclinaisons d'ancien français, textes à apprendre et révisions aux mains gelées. Je ne sais pas m'empêcher d'y penser.
Dimanche en fin d'après-midi, j'ai marché sous la pluie et les lumières de Noël, et au premier étage de la librairie du voyage, j'ai balayé la pièce du regard avant de la trouver. On a bu du chocolat en essayant d'écrire, mais finalement, on est plus douées pour raconter des bêtises. Vendredi soir déjà, on avait examiné le Petit Bulletin en long, en large et en travers pour finalement l'abandonner dans un coin ; on a préféré faire les andouilles chez elle. (Je ne sais pas décrire, et moi, je ne pleure pas de rire, mais. Ca faisait longtemps que je n'avais pas eu mal au ventre de rire autant.)
Et puis batailler avec powerpoint (d'ailleurs si quelqu'un de patient et indulgent a un tout p'tit peu de temps et veut me sauver la vie, je suis preneuse :] !), commencer Emily Brontë, esquisser des peut-être-projets, manger des chocolats, sursauter à la voix de D., et non, je ne sais pas m'empêcher d'y penser.
* "Si vous voulez, vous pouvez vous amuser à parler au subjonctif imparfait !" a dit la prof d'ancien français.